« Quand Vottorio s’est avancé vers nous »

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16/08/2015 Bonjour à toutes et à tous,

Quand Vottorio s'est avancé vers nous - Crédit photo izart.fr

Quand Vottorio s’est avancé vers nous – Crédit photo izart.fr

Quand Vottorio s’est avancé vers nous, j’ai cru qu’on allait faire un remake en direct, Le Bon, la Brute et le Truand, au hasard.

Ouais, c’est vrai que ça m’arrive encore assez souvent ce genre de situation… insolite.

Et le mot est léger face aux yeux plissés de Vittorio qui ne lâche pas les nôtres, lèvres serrées, les longs cheveux mouillés (gras ?) dégoulinants…

Mais bon là, je n’étais pas seule dans une situation délicate, pour une fois il y avait des témoins 🙂

Dont les copains de Vittorio, qui, les bras appuyés sur la pelle, peinaient à reboucher une tranchée ouverte sur la route, par 37° sous le soleil.

Et les gouttes de sueur ont roulé jusque dans ses yeux, tandis que s’est agitée sa crinière blonde-grise.

Et puis la bouche édentée de Vittorio s’est fendue d’un large sourire, si, si rappelez-vous du film.

Vottorio souriait enfin !

Et nous renseigna dans la foulée.

Mais dans un jargon inaudible qui nous laissa aussi cois que stupéfaits.

 » Porca miseria… »

Mais bon ça, on l’a juste pensé très fort.

Et éclaté en fou rire en faisant demi-tour, après au moins 800 mètres en marche arrière.

Mais ça, aucun ne l’a avoué, c’est juste parce qu’on avait eu une bonne trouille, va !

Comme par hasard, ce jour-là, le chemin, déjà tellement étroit, était obstrué par des travaux.

Nous avons donc repris la route principale, puis tourné à gauche au rond-point.

Puis suivi un chemin sur encore au moins deux kilomètres, avant de trouver enfin notre adresse, tout en soulevant derrière nous un épais nuage de poussière.

Ah, mais ça c’était un avant-goût du pays, vue la suite des événements 🙂

Ouais, parce qu’après 600 bornes dans les pattes, la perspective d’une nuit réparatrice se laisse présager avec bonheur.

Et là, j’ai découvert un charme aux nuits toscanes, jusqu’alors inconnu.

Vous vous endormez au son des cigales, qui, visiblement, ne cessent leur concert qu’environ 3 heures sur 24.

Et c’est un grésillement extraordinaire que découvre votre oreille, alors que sombrez dans un délicieux et profond sommeil.

Soudain un son bizarre vous tire de vos rêves.

Non identifié dans un premier temps mais dont la répétition vous met forcément sur la bonne piste.

Oui, il s’agit bien du chant (?) d’un paon, lancé comme ça de nulle part en pleine forêt, léon, léon, léon

Auquel répondent bien évidemment plusieurs congénères, tout autant sortis du même délire.

Disons que ce genre de conversation peut durer… heu… une bonne trentaine de minutes 🙂

Et n’est de plus, pas forcément mélodieuse.

Je laisse apprécier aux connaisseurs qui savent comment cela peut vous tirer d’un  sommeil profond avec torpeur.

Mais bientôt vous replongez dans la douceur de la nuit.

Sauf que c’est pour moins longtemps que ne l’imaginiez 🙁

Déjà un coq lance un tonitruant COCORICO dans la nuit noire de chez noire.

Évidemment, tous ses collègues alentour n’attendent que cette alerte pour à leur tour défier le maître de cérémonie.

S’ensuit alors une joute verbale qui durera au bas mot bien une heure ou deux.

Le temps pour vous de savourer l’épaisseur de la nuit toujours noire de chez noire, par exemple.

Et le chant des cigales, au hasard, qui reprend déjà de plus bel.

Il suffit alors juste d’une voiture qui démarre pour qu’à son tour, une meute de chiens prenne le relai 🙂

A vous glacer les sangs.

Hier soir, alors que nous dînions en terrasse, des cris ont fusé sur le chemin en dessous de la maison, mêlés à des aboiements de chiens furieux.

Et puis plus rien.

Je crois bien qu’hier soir Vittorio y a laissé sa peau, dévoré par des chiens

Ah oui, parce que Vittorio avec sa pelle et son tracto, il démarre le boulot à 7:00 lui…

Bien à vous,

Isabelle